Distance de 1,5 mètre au bureau : comment faire en pratique ?

Depuis que la recherche a démontré que les bureaux paysagers n’avaient pas un effet positif sur nos capacités de concentration, les entreprises vont de plus en plus vers le concept d’Activity Related Working. Cela signifie qu’il n’est plus question de poste de travail fixe, mais bien d’une place choisie selon ce qui correspond le mieux à la tâche à effectuer sur le moment. Si vous travaillez sur un projet avec des collègues, vous opterez par exemple pour un espace qui favorise le travail de groupe. Si vous devez téléphoner, vous opterez pour la phone booth. Pour ce qui est des tâches qui vous demandent une concentration particulière, vous choisirez de vous isoler, dans un bubble par exemple.

Généralement, ces espaces de travail offrent suffisamment d’espace. Cependant, le principe du clean desk pourrait prendre des formes extrêmes. Ainsi, à l’avenir, le conseiller en prévention devra peut-être s’assurer que suffisamment de moyens de désinfection sont présents dans les environs des postes de travail.

Dans un scénario de retour, la toute première chose à laquelle les entreprises doivent réfléchir n’est autre que la nécessité de la présence au bureau. Nous en sommes (en partie) arrivés au télétravail, qui doit, dans certaines circonstances difficiles, être combiné à une vie de famille. Les premières études indiquent que les travailleurs et les entreprises sont prêts à aller jusqu’à 3 jours de télétravail (1). Les entreprises doivent ouvrir la discussion sur le sujet et permettre la participation des travailleurs pour, par exemple, mettre en place un roulement en matière de présence au bureau. Des modèles peuvent être utilisés pour considérer le taux d’occupation. À l’inverse, il convient d’être attentif à la qualité du poste de travail au domicile. Au cours des dernières semaines, chacun de nous a pu se trouver des solutions rapides de fortune, mais si nous sommes amenés à télétravailler davantage, il sera clairement recommandé d’avoir à disposition un espace de travail ergonomique. Les premières études recensent en effet déjà de nombreux maux (dos, nuque et yeux) liés au télétravail (2).

Ensuite, les entreprises doivent savoir comment garantir la distance physique. Il y a quoi qu’il en soit des espaces dans lesquels plusieurs personnes travaillent en même temps. La distance entre deux personnes installées côte à côte est généralement supérieure à 1,5 m (si nous avions toujours nos anciens bureaux de 1,8 m...), mais assises face à face, cette distance est souvent moins importante. Quelle solution ?

Le 11 avril 2021, dans le quotidien De Tijd (3), une première option se dégageait, à savoir le placement de cloisons. Rien de nouveau sous le soleil. Ces cloisons avaient déjà été introduites dans les années 80, comme alternative aux postes de travail modulaires : des constructions faites de cloisons placées dans un espace ouvert qui permettaient aux travailleurs d’avoir l’impression d’être dans leur propre petit bureau et d’être moins dérangés par le bruit environnant. Cela s’est avéré être une fausse impression, ces cloisons n’agissaient que très peu contre le bruit et leur hauteur n’augurait rien de bon au niveau visuel. En effet, vous devez pouvoir poser régulièrement les yeux au loin, afin d’évacuer la tension liée au fait d’avoir regardé en continu un écran de près. Le danger des cloisons d’aujourd’hui est le même. Le travailleur ne regardera jamais au loin et cela engendrera une fatigue plus importante au niveau des yeux.

Autre solution : le placement d’un plexiglas derrière l’écran d’ordinateur. Cet écran transparent permet de porter les yeux au loin et dans le même temps de garder une distance entre collègues. Il faut cependant prêter attention à la réflexion de la lumière dans ce dernier.

Dans les salles de réunion, il serait judicieux de laisser une voire deux chaises inoccupées entre deux personnes. Retirez ces chaises et marquez la zone où chaque chaise disponible doit se trouver.

Pour les allées et couloirs communs, il faudra redoubler de prudence. Il existe la possibilité d’instaurer une circulation à sens unique ou d’utiliser un marquage au sol (lignes) comme à la boulangerie ou à la pharmacie, ainsi que des autocollants invitant chacun à adopter le comportement

N’oublions pas non plus tout ce qui concerne les poignées de porte, les rampes, les boutons de commande des imprimantes, les bacs à courrier, etc. Des alternatives doivent être trouvées (ouvrir la porte avec le bras au lieu de la main (voir photo 3) ou porte coulissante avec ouverture automatique, par exemple). Un plan de nettoyage doit également être prévu pour ces surfaces, indépendamment du nettoyage du mobilier.

Une liste de contrôle complète donc, laquelle doit être prête avant un quelconque retour au bureau. N’hésitez pas non plus à consulter le guide générique rédigé, entre autres, par les partenaires sociaux du Conseil supérieur pour la prévention et la protection au travail (4). Health2Work (5) pourra également vous inspirer en termes de matériel de bureau.

Les figures ci-après sont issues du guide générique à titre d’exemple et détaillent la mise en pratique de la distance de 1,5 m.

Un autre exemple, avec utilisation de cloisons

Note : les exemples repris dans le présent article permettent simplement d’illustrer nos propos. L’auteur n’est pas lié aux entreprises mentionnées.