Gérer les risques psychosociaux avec les lignes directrices ISO 45003.

 12/10/20

 Risques psychosociaux

Santé et sécurité psychologiques au travail

L'accent sur le bien-être psychosocial

Le bien-être psychosocial des collaborateurs est crucial. Le bien-être se distingue dans de très nombreuses questions d'actualité : stress, burn-out, absentéisme et réintégration, harcèlement, violence et harcèlement sexuel, consommation d’alcool, de drogues et autres substances, conflits, événements marquants, etc. En ce qui concerne le télétravail, il peut par exemple être question de technostress, de présentéisme et de déséquilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Ces risques ont un impact financier, entre autres en matière d’absentéisme, de chiffre d’affaires, de diminution de la production ou de la qualité de service, de recrutement et de formation, d’inspection du lieu de travail et d’affaires judiciaires. Ils nuisent également à la réputation de l’entreprise et aux relations.

La législation est légion en matière de risques psychosociaux, et les entreprises se doivent de la respecter. La gestion des risques diffère fortement d’une entreprise à l’autre. Souvent, l’entreprise manque d’une approche proactive et structurée : elle se contente de réagir aux événements qui surviennent. « Gestion de la santé et de la sécurité au travail — Santé et sécurité psychologiques en milieu de travail — Lignes directrices » (ISO 45003) propose une structure et une approche systématique pour la gestion des risques psychosociaux. La première mouture, ou DIS (draft international standard), sera votée le 3 novembre 2020. La parution de la version définitive est attendue pour le premier semestre 2021.

Ces lignes directrices désignent toutes sortes de facteurs relatifs à l’organisation du travail, à l’aspect social et à l’environnement physique de travail.[1] Il ne s’agit pas d’une norme, elles ne sont donc pas certifiables. L’objectif est de venir compléter la norme certifiable ISO 45001 « Systèmes de management de la santé et de la sécurité au travail ».

La complémentarité avec la norme ISO 45001

Elles ont été établies selon une même HLS (High Level Structure) et les 10 chapitres sont définis selon la roue de Deming (PDCA).

Les risques psychosociaux se retrouvent déjà dans les exigences de la norme ISO 45001, dont :

  • Déterminer et analyser des besoins psychosociaux en matière de santé et de sécurité et des attentes des parties intéressées, tels que les membres du personnel de l’entreprise (chapitre 4, 4.2 Compréhension des besoins et attentes des travailleurs et autres parties intéressées) ;
  • Assurer un engagement et un leadership de la haute direction (5.1) ;
  • Définir une politique de santé psychosociale et un processus de planification (5.2) ;
  • Proposer des opportunités en ce qui concerne la participation des collaborateurs et la consultation (5.3) ;
  • Identifier les risques psychosociaux en matière de santé et de sécurité au sein de l’organisation, et ce, en lien avec ses activités. Évaluer les risques pour les collaborateurs de l’entreprise et mettre en œuvre des mesures préventives et protectrices (6.1) ;
  • Prévoir et déterminer les ressources nécessaires pour soutenir le système (7.1) ;
  • Informer et prise de conscience des collaborateurs (7.1 et 7.2) ;
  • Former les collaborateurs en matière de risque psychosociaux et faire en sorte qu’ils disposent des compétences nécessaires (7.2 et 7.3) ;
  • Collecter des données, surveillance et évaluation (9.1) ;
  • Réagir aux incidents critiques (10.1).

ISO 45003 approfondit

L’organisation doit, en interne, identifier, analyser et évaluer les risques psychosociaux. Sur la base de l’évaluation seront prises des mesures de prévention adéquates. C’est la visée de l’analyse des risques.

Tous secteurs confondus, ISO 45003 propose une plus-value à toute organisation, petite ou grande. Ces lignes directrices distinguent l’organisation du travail, les facteurs sociaux et les facteurs environnementaux. Vous retrouverez un tableau explicatif dans la base de données INNIwise.

[1] Exemples de facteurs de risque : manque de soutien des responsables et des collègues, manque de clarté quant aux rôles et attentes, manque de diversification des tâches, travail posté, travail à distance, etc.

Jan Dillen

Gérer les risques psychosociaux avec les lignes directrices ISO 45003.

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