Une utilisation optimale des appareils de mesure du CO2

 19/04/21

 Lieux de travail

L’air d’un espace doit être d’une qualité suffisante pour qu’il soit question d’un « climat intérieur sain ».

Sans une ventilation efficace, la qualité de l’air va diminuer progressivement, étant donné que les personnes présentes dans l’espace concerné consomment l’oxygène et expirent du dioxyde de carbone (CO2). Nous n’en expirons que par petites quantités, mais sur une journée passée dans un bureau ou une salle de classe, cela monte graduellement. Une ventilation suffisante, obtenue naturellement en ouvrant une ou plusieurs portes ou fenêtres, via la ventilation mécanique ou via une combinaison de ces deux systèmes, peut permettre d’éviter pareil scénario.

Appareils de mesure du CO2

Pour savoir si la ventilation est suffisante, des mesures doivent être réalisées. La concentration en CO2 est un bon indicateur pour évaluer la qualité de l’air. Acquérir un bon appareil de mesure du CO2 n’est pas si simple. Tous ne présentent pas la même fiabilité. Pour choisir un appareil adapté et simple d’utilisation, il convient de prendre en compte les six éléments suivants :

  1. Type de capteur : capteur CO2 NDIR (infrarouges non dispersifs) un seul rayon (référence externe, fonction d’étalonnage automatique) ou deux rayons (référence interne).
  2. Erreur de mesure : pour un champ de 5000 ppm, erreur de mesure acceptable de 50 ppm, pour un champ de 10 000, erreur de mesure acceptable de 100 ppm
  3. Champ de mesure : pour les aspects santé, 5000 à 10 000 ppm suffisent, pour les aspects sécurité, l’on travaille souvent avec des appareils allant jusqu’à 20 000 ou même 50 000 ppm.
  4. Méthode d’étalonnage : étalonnage manuel avec gaz d’étalonnage par un technicien produit, ou ABC (automatic background calibration) LogicTM.
  5. Indicateurs : un indicateur LED vert, orange ou rouge s’avère pratique au bureau ou dans un établissement scolaire.
  6. Enregistrement des données : lecture ou consultation en ligne via ordinateur/smartphone.

Avec le temps ou après une utilisation répétée, tout appareil avec capteurs présentera un écart (drift) qui rendra les mesures non fiables.

Réaliser des mesures à l’aide d’un appareil de mesure du CO2

Il est bien entendu nécessaire d’agir dans les règles de l’art. Il convient donc de prendre en compte les informations suivantes :

Méthode de mesure adéquate

Méthode de mesure non adéquate

Sur une table ou une armoire dans la pièce

À côté d’une porte ou fenêtre

Mesurer à 1,1 mètre de hauteur pour les professions exercées en position assise

Mesurer à 1,7 mètre de hauteur pour les professions exercées debout

Mesurer à 1,1 mètre de hauteur pour les professions exercées en position assise et debout

Personnes à < 1,5 mètre de l’appareil engendrant une interférence entre l’air directement expiré et le capteur.

Dans les espaces complexes, autres que carrés ou rectangulaires, il peut être nécessaire de réaliser des mesures à divers endroits (subdiviser l’espace pour mesurer)

Juste avant la pause ou la fin de journée

Attendre 10 minutes que l’appareil soit stabilisé

Interprétation des mesures

La concentration moyenne de CO2 dans l’air extérieur (campagnes flamandes de mesure) est de 455 ± 50 ppm (parties par million). Cette « concentration de fond dans l’atmosphère » dépend clairement de l’environnement : à la campagne, la concentration sera moins importante que dans une zone industrielle.

455 ppm

Concentration de fond dans l’atmosphère

455-900 ppm

Espaces bien ventilés

900-2000 ppm (0,2 %)

Toubles : fatigue

2000-5000 ppm

Troubles : maux de tête, somnolence, perte de concentration, pouls plus élevé, nausées, par exemple.

40 000 ppm

Dommages directs, car oxygène « éliminé »

60 000 ppm

Troubles de la vue et de l’audition

70 000 ppm

Décès dans les 5 minutes (à 20,9 % d’oxygène)

Le code du bien-être au travail prévoit que la concentration en CO2 doit d’ordinaire être inférieure à 900 ppm, avec un maximum absolu de 1200 ppm :

« L'employeur prend les mesures techniques et/ou organisationnelles nécessaires pour veiller à ce que la concentration de CO2 dans les locaux de travail soit généralement inférieure à 900 ppm. Cela correspond à un débit minimal de ventilation de 40 m3 par heure et par personne présente. Le paramètre de 900 ppm est basé sur une concentration CO2 de 500 ppm au-dessus d’une concentration (généralement acceptée) dans l’air extérieur moyenne de 400 ppm.
Néanmoins, si l’employeur peut démontrer sur la base de l’analyse de risque que les travailleurs bénéficient d’un niveau équivalent ou meilleur de protection du fait d’éliminer ou de réduire autant que possible les sources de pollution, il suffit alors que la concentration de CO2 dans les locaux de travail soit généralement inférieure à 1200 ppm, ou qu’un débit minimal de ventilation de 25 m3 par heure et par personne présente soit respecté. »

En ce qui concerne les salles de classe, la Vlaams Agentschap voor Zorg & Gezondheid (Inspection d'hygiène) a rendu des avis spécifiques.

Toutes les valeurs inférieures à 900 ppm relèvent de la « zone verte » et indiquent une bonne ventilation. Lorsque la concentration dépasse 900 ppm, la qualité de l’air passe en « zone orange ». Les valeurs mesurées qui dépassent 1500 ppm relèvent de la « zone rouge ». Si votre appareil passe à l’orange/au rouge, cela signifie que l’air n’est pas suffisamment renouvelé, ce qui augmente le risque de transmission aérienne de virus tels que le SARS-CoV-2 (Covid-19).

Les valeurs suivantes sont donc recommandées :

Vert

< 900 ppm

Orange

> 900 ppm et < 1500 ppm

Rouge

> 1500 ppm

La REHVA (Fédération européenne des associations d’ingénieurs en chauffage, ventilation et conditionnement d’air) conseille cependant les valeurs suivantes, quelque peu inférieures, pour les « indicateurs de type feux lumineux » ou les dispositifs d’alerte visuels :

Vert

< 800 ppm

Orange

> 800 ppm et < 1000 ppm

Rouge

> 1000 ppm

Sources

Une utilisation optimale des appareils de mesure du CO2

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