Le modèle de personnalité HBDI explique les différences observées en matière de respect de l’obligation du port du masque.
Comment se fait-il que certains sont si stricts, alors que d’autres se moquent éperdument des mesures imposées et seraient prêts à combattre ces dernières, par tous les moyens et avec un plaisir immense, devant le Conseil d’État ?
La pandémie (Covid-19) et les mesures prises par les différentes autorités ont déjà fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois. Isolement, distances, masque, désinfection des mains et bulles : les mesures n’ont pas manqué. C’est loin d’être un jeu d’enfant. Certains sont pour, d’autres contre, tous défendant vaillamment leur position.
Certains iraient jusqu’à porter le masque au lit ou sous la douche. Pour eux, la bulle ne comprendrait en tout et pour tout que me, myself & I. D’autres se serreraient gaiement la pince et enlaceraient ardemment toute personne qu’ils croiseraient au supermarché, interprétant cette « bulle de cinq personnes maximum » comme un « 5 factoriel », ce qui, avec un peu d’imagination et une méthode de calcul créative, porterait le nombre de contacts autorisé à la somme rondelette de 240, sans oublier que l’on considère cela par semaine.
Pour le comprendre, l’on peut se référer au modèle HBDI® de N. Hermann. Emprunté au fonctionnement du cerveau humain, ce modèle distingue quatre modes de pensée. Dans un souci de simplicité de la communication, chacun de ces modes de pensée à sa couleur. Deux de ces modes de pensée sont diamétralement opposés : le vert et le jaune.
LE MODE DE PENSEE VERT
Le mode de pensée vert se caractérise principalement à travers des indicateurs tels que l’organisation, le soin, la fiabilité la discipline et le détail. L’inclination au statu quo (conservateur) et une sensibilité prononcée pour la perte, appelée loss aversion (Kahneman et Baumeister), le définissent également. Quelques mots sur cette notion s’imposent.
Loss aversion:
Elle caractérise les personnes qui ont une tendance inconsciente à attacher plus d’importance à une perte imminente qu’à un profit potentiel. Ces dernières sont même deux fois plus motivées à éviter la perte qu’à faire du profit. Les personnes à « dominance verte » sont sensibles au loss-framing. À travers le loss-framing, l’on met l’accent sur la perte que le comportement indésirable implique. Dans le cas de la pandémie, une perte qui concerne le travail, la santé ou les proches, dans notre environnement. Un respect rigoureux des mesures imposées est donc une évidence pour ces personnes.
LE MODE DE PENSEE JAUNE
Le mode de pensée jaune, par contre, se caractérise à travers des indicateurs tels que l’aventure, l’expérimental, l’impulsivité ou même la fougue. Les personnes qui ont ce mode de pensée sont fantaisistes et artistiques et peuvent penser de manière conceptuelle. « Un besoin très fort d'autonomie » vient également caractériser ce mode de pensée. Une brève explication de la notion.
Besoin d’autonomie (autodétermination)
Certains ont un besoin inconscient de prendre des décisions ; lorsqu’ils sentent qu’ils sont influencés et que leur liberté de choix est limitée, cela peut mener à une résistance.
La théorie de l’autodétermination suppose que les personnes concernées par cette dernière ont, outre leurs besoins physiques, trois besoins psychologiques essentiels : le besoin d’autonomie, l’implication et la compétence. Une fois ces besoins satisfaits, elles sont très motivées (qualitatif), se sentent bien dans leur peau et prestent mieux.
Le besoin d’autonomie implique une envie de se sentir libre psychologiquement en termes de pensée et d’action. Personne n’aime faire des choses contre son gré. Nous nous sentons autonomes lorsque nous pouvons choisir nous-mêmes nos activités, mais également lorsque nous percevons la valeur d’une mesure imposée (Trougakos, Hideg, Cheng, & Beal, 2013).
DES PROCESSUS DE CHOIX INCONSCIENTS
Il est également intéressant de noter que la loss aversion et le besoin d’autonomie font partie intégrante des processus de choix inconscients. En d’autres termes : dans de nombreux cas, nous ne sommes pas conscients des raisons précises pour lesquelles nous respectons rigoureusement les mesures ou les défions à tout va. Une chose est sûre : entre ces deux groupes de personnes, l’un considère souvent l’autre comme déphasé, idiot, naïf ou irresponsable, car ce qui déroge à notre propre norme est par définition « mal » ou « inexacte ». Nombre sont ceux qui se considèrent comme la norme de l’univers.
Dans notre ouvrage « Veiligheidscultuur 4.0 – de nieuwe werkelijkheid », nous décrivons pas moins de sept processus de choix inconscients qui étayent et clarifient scientifiquement le comportement de sécurité des personnes. Ils font partie de cinq clusters d’influences comportementales repris dans le modèle modèle comportemental et d’influence StepStones for Safety®.
Anne-Marie Vanhooren
Senior Consultant Culture de sécurité - Stepstones for safety
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