Plus de la moitié des employés éprouvent des difficultés à déconnecter

 05/04/22

 Risques psychosociaux

Le droit à la déconnexion n'est pas un luxe. Il s'agit d'une responsabilité partagée. Faites de bons accords.

Nouveaux chiffres
64 pourcent des Belges sur dix éprouvent actuellement des difficultés à 'déconnecter' du travail (2020: 25%). Il ressort d’une enquête menée par l’entreprise de services RH Acerta auprès de 2.000 travailleurs. 47 % des Belges qui travaillent encore après leurs heures de travail ne parviennent parfois pas à débrancher. 17 % – un sur six – n’arrivent jamais à oublier leur travail.

"La quantité de travail à domicile due à la pandémie de corona joue certainement un rôle, mais elle s'est avérée être moins un croquemitaine que prévu", déclare Donatienne Knipping, expert en RH chez Acerta.

39 % des travailleurs qui éprouvent systématiquement des difficultés à se déconnecter considèrent le télétravail comme un facteur aggravant, mais presque autant (37 %) estiment que travailler chez eux ou au bureau ne fait aucune différence.

La mise in place?
Le deal pour l’emploi, que le gouvernement fédéral a conclu en février 2022, prévoit le « droit à la déconnexion » pour les travailleurs. Toute entreprise comptant au moins 20 employés est tenue de respecter le droit d'être hors ligne. En bref, votre employeur ne doit pas s'attendre à ce que vous soyez disponible à tout moment. En dehors des heures de travail, vous ne devez pas répondre au téléphone ni envoyer d'e-mails.

Selon le ministre De Sutter, la possibilité de quitter physiquement et mentalement le travail est également liée à des 'résultats positifs' en termes de bien-être, tels qu'une meilleure concentration, une meilleure récupération et un niveau d'énergie durable plus élevé.

Les comités pour la prévention au travail devraient discuter à intervalles réguliers de la déconnexion du travail et de l'utilisation des moyens de communication numériques. Le gouvernement fédéral laisse aux entreprises le soin de conclure des accords en concertation avec les syndicats et de les consigner dans des conventions collectives de travail (CCT).

Passion ou l'angoisse ?
Les entreprises ne peuvent pas résoudre les problèmes de déconnexion avec une solution unique. “Il s'agit également d'une responsabilité de l'employé qui doit être discutée."

Il convient en effet de se demander pourquoi un travailleur ne peut ou ne veut pas déconnecter. "Est-ce parce qu'ils sont mordus par leur travail ? Parce que c'est leur passion et que cela donne un sens à leur vie ? Ou s'agit-il de motivations négatives, comme la peur de leur patron ou de leurs collègues ?"

Cette dernière est pernicieuse, affirme Lode Godderis, professeur de médecine du travail à la KU Leuven. "La déconnexion imposée, en interrompant le trafic d’e-mails à 18 heures par exemple, ne va pas résoudre les problèmes. Nous disposons de trop de possibilités techniques qui nous rendent de facto constamment connectés."

L'applicabilité ?
Ainsi, en tant qu'employé, vous ne pouvez pas l'appliquer directement, mais le droit garantit que vous ne pouvez pas être réprimandé pour avoir ignoré des appels, des messages ou des courriels en dehors des heures de travail.

La figure ci-dessous montre que les employeurs donnent le bon example:

  • 76 % des travailleurs peuvent toutefois décider du moment où ils répondent aux e-mails pendant une journée ;
  • 7 sur 10 des entreprises respectent et contrôlent la disponibilité des collaborateurs. Les dirigeants et les responsables ont sans aucun doute un rôle exemplaire à jouer à cet égard;
  • 72 % des collaborateurs trouvent ces actions suffisantes et adéquates.

Source: Acerta - Nieuwsblad

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