La porte ouverte à toutes les fenêtres.

La ventilation. Ce septième geste barrière. L’air intérieur est parfois jusqu’à cinq fois plus malsain que l’air extérieur. Dans les bâtiments bien aérés, il y a dix fois moins de risque de contamination, estime le SERV, le Sociaal-economische Raad van Vlaanderen, pendant flamand du Conseil économique, social et environnemental de Wallonie (CESE).

Ce n’est plus un secret pour personne. A côté de la transmission par mini-gouttelettes, le coronavirus se transmet aussi par aérosols (des microgouttelettes qui restent en suspension dans l’air) même à plus de 1,5 mètres de distance avec un risque de transmission de plusieurs heures. « En laboratoire, le coronavirus peut survivre jusqu’à 16 heures selon les conditions ! ». (Maarten De Cock)

Le SERV, l’organe consultatif des partenaires sociaux flamands, appelle le gouvernement flamand à mieux valoir la nécessité d’une bonne ventilation. Le 19 octobre, le SERV a publié un document étayé (uniquement en néerlandais).

« Si nous voulons garder les écoles, les centres de soins résidentiels et les centres de sport ouverts en toute sécurité, il faut accorder une plus forte importance à une bonne ventilation dans la stratégie contre le COVID. Elle permet d’éviter les infections par le coronavirus, ce qui ne peut être en termes socio-économiques, qu’au bénéfice de tout le monde. Surtout si elle nous aide à contenir une prochaine vague de contamination et nous permet d’éviter un nouveau reconfinement par la suite ».

Le SERV préconise une campagne pour mesurer l’état actuel du climat intérieur des bâtiments en Flandre. Quelques conclusions de cet exercice effectué dans les écoles flamandes :

• Un dépassement de la valeur cible de CO2 dans 86 % des cas ;
• La concentration moyenne de CO2 est d’environ 1200 ppm tandis que la norme stipule que la concentration devrait être inférieure à 900 ppm et ce pendant 95% du temps. Dans le cas contraire, l’employeur doit présenter un plan d’action pour y parvenir.
• En ± 50% des cas la concentration de CO2 dépasse facilement les 2.000 ppm, avec des maxima pouvant atteindre jusqu’à 5.000 à 6.000 ppm.

Le SERV préconise la disposition de compteurs CO2 dans les 50.000 bâtiments que compte la Flandre. Le SERV appelle à une campagne pour mesurer l’état actuel du climat intérieur des bâtiments scolaires en Flandre. Ces relevés doivent permettre une bonne stratégie de ventilation. Il est également nécessaire d’avoir des données sur les lieux d’infections.

On devrait faire de la ventilation une priorité politique en Flandre. L’investissement dans la ventilation a droit à sa place dans les plans de relance et constitue un tremplin vers une meilleure infrastructure de construction moins énergivore.

La REHVA (la Fédération européenne regroupant des associations nationales d’ingénieurs en chauffage, ventilation et conditionnement d’air d’Europe) a publié un intéressant infographique pour les bâtiments scolaires. Ces conseils sont largement applicables.

INNI Rédaction