Vaccination Covid-19 : les services de prévention comme facilitateurs ?

Ce 23 mars 2021, le nombre de Belges (18+) vaccinés (première dose) a franchi le cap du million, ce qui correspond à environ 11 % de la population adulte. Il s’agit d’un tournant important et symbolique, mais le chemin vers un taux de vaccination minimum de 70 % est encore long. En outre, de nombreux obstacles dangereux et inopinés peuvent venir s’y dresser en cours de route. Ainsi, personne ne peut par exemple prévoir ce qu’il adviendra des livraisons de vaccins dans les mois à venir.

Les centres de vaccination mettent tout en œuvre pour vacciner un maximum de personnes. Cependant, il existe une forte pression quant à une vaccination rapide des plus de 65 ans et des personnes à risque, étant donné que les courbes des contaminations repartent à la hausse. C’est pourquoi les organisations patronales tendent la main aux différentes autorités du pays afin de soutenir la campagne de vaccination. En février, le Voka a sondé ses membres. Il en est ressorti que six entreprises (de plus de 50 travailleurs) sur dix sont prêtes à vacciner sur le lieu de travail.

Le service externe de prévention Idewe et le secrétariat social Attentia soutiennent l’initiative. Toute entreprise qui emploie au moins un travailleur doit en effet s’affilier à un service pour la prévention et la protection au travail. Ces services ont, pour autant que les vaccins soient disponibles en suffisance, de sérieux atouts à faire valoir en tant que canal complémentaire de vaccination.

Expérience de vaccination

Les campagnes de vaccination n’ont plus aucun secret pour les professionnels de la médecine des services internes et externes de prévention. Chaque année, ces derniers se tiennent prêts à contribuer à la vaccination des travailleurs contre la grippe. En outre, ces services présentent l’expertise nécessaire pour coordonner le processus logistique, y compris la surveillance de la chaîne du froid et les contrôles qualité.

Meilleure répartition des groupes

En prévoyant de vacciner sur le lieu de travail, les entreprises pourraient aider à réduire progressivement la pression qui règne sur les centres de vaccination, dans lesquels l’on attend une affluence au cours des prochaines semaines et des prochains mois. Ces circuits de vaccination parallèles permettraient une meilleure répartition de la vaccination et désamorceraient les débats relatifs aux groupes prioritaires. Autrement dit : cette méthode de travail donne la priorité à la protection du plus grand nombre possible de citoyens, qu’importe leur profession.

Une vaccination dans un environnement (de travail) familier pour un meilleur soutien

Tous les travailleurs qui, par la nature de leur travail, n’ont pas la possibilité de ou ne peuvent pas télétravailler devront peut-être, après y avoir été invités, se rendre dans un centre de vaccination pendant les heures de travail. Cela implique une perte de temps et de productivité inutile. La vaccination sur le lieu de travail offre une solution à ce problème pratique et présente même un avantage supplémentaire : le travailleur concerné est vacciné dans un environnement qui lui est familier et selon une procédure connue (vaccination annuelle contre la grippe). Cela implique une adhésion plus large et, vraisemblablement, une meilleure réceptivité en termes de vaccination et donc une protection plus importante au sein de l’entreprise. Dans cette optique, la pression par les pairs (pression de groupe saine entre collègues) joue un rôle important également. Les collègues vaccinés gagneront d’autant plus de sceptiques à leur cause.

Une relance plus rapide des entreprises

Une campagne de vaccination fluide constituera un facteur crucial en ce qui concerne un retour, le plus rapide possible, à notre liberté d’avant, tant au niveau privé que professionnel. En cas de vaccination en entreprise, les travailleurs seraient tous protégés au même moment contre le coronavirus. L’entreprise pourrait alors reprendre normalement ses activités en ses locaux, ce qui ne peut que servir l’activité économique et la productivité. Cela réduira également le risque d’absence (parfois de longue durée) pour maladie et bénéficiera ainsi à la continuité de l’entreprise.

INNI Rédaction